Handicap enfant

Troubles de l’apprentissage : quelle solution apporter à l’enfant ?

troubles-de-l'apprentissage-handicap

Les troubles de l’apprentissage ont souvent des conséquences sur la scolarité de l’enfant qui en est atteint. Vous avez un doute concernant votre enfant, ou l’un de vos élèves ? Voici quelques informations pour le détecter et les solutions qui peuvent être mises en place. C’est parti !

Qu’est-ce que les troubles de l’apprentissage ?

Les troubles de l’apprentissage, sont des troubles permanents d’origine neurologique. Une de ses conséquences : ils viennentt perturber les apprentissages. L’enfant peut alors rencontrer des difficultés pour apprendre à l’école, mais parfois aussi pour les choses du quotidien (communication, intégration sociale). Environ 5 % des élèves scolarisés seraient concernés.

Qu’est-ce que ça veut dire, avoir des troubles de l’apprentissage ?

Parmi les troubles de l’apprentissage vous trouverez :

  • les troubles dys (dyslexie, dysphasie, dyspraxie, dyscalculie),
  • le trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDA/H).

L’intelligence de l’enfant est considérée comme normale. Il s’agit d’une fonction cognitive qui est affectée et entraîne un fonctionnement atypique.

Vous allez me dire, OK Christelle, mais concrètement ça veut dire quoi ? Quelles sont les conséquences à terme ?

Une différence qui perdure

Le potentiel intellectuel peut compenser le handicap, à condition que des adaptations nécessaires soient mises en place.

Cependant, la différence de la « norme » (mais qu’est-ce que la norme ? Vaste question) ne disparaîtra jamais totalement. Un trouble de l’apprentissage ne peut être résolu ; il peut simplement être compensé.

Vous êtes toujours avec moi ? Alors, je vous présente les différents troubles de l’apprentissage et les signes qui les caractérisent. Je précise que ces explications ne peuvent en aucun cas remplacer le diagnostic posé par un expert. Si vous avez un doute, ou que l’enseignant de votre enfant aborde ce sujet avec vous, n’hésitez pas à prendre rendez-vous avec votre médecin. Celui-ci vous orientera vers les spécialistes les plus à même de poser un diagnostic, en fonction des difficultés de votre enfant. C’est parti !

Les 5 principaux troubles de l’apprentissage

Si un enfant rencontre de vraies difficultés scolaires, il est possible qu’il présente un trouble de l’apprentissage. Il faut savoir qu’il est courant qu’un enfant en ait plusieurs. L’important, c’est de les identifier pour proposer des solutions adaptées. Alors voyons de plus près les principaux troubles de l’apprentissage.

1/ La dyslexie et la dysorthographie

La dyslexie, c’est le trouble de l’apprentissage de la lecture. Il apparaît généralement au primaire.

L’enfant a des difficultés à associer des signes graphiques avec des sons, à mémoriser la forme des mots, à les reconnaître.

Il lit lentement, inverse, confond les sons, oublie des mots, des syllabes et a parfois du mal à comprendre.

La dyslexie est très souvent associée à la dysorthographie. Cette dernière concerne les difficultés à intégrer l’écriture.

2/ La dysphasie

La dysphasie, c’est le trouble structurel du développement du langage oral.

Il peut être suspecté assez tôt : l’enfant a du mal à trouver ses mots, a quelques signes de retard, et ce, dès 2 ans.

L’enfant utilise uniquement son propre vocabulaire (par exemple, au lieu de dire « voiture », il les appelle les « lala »), ne demande pas d’explications pour enrichir son vocabulaire ou ses connaissances.

3/ La dyspraxie

Il s’agit du trouble de la planification des gestes volontaires sans déficience mental.

C’est-à-dire ?

La motricité au quotidien est difficile pour l’enfant. Il a du mal à faire les gestes comme fermer ses boutons, faire ses lacets, utiliser un compas ou des ciseaux. Il peut paraître maladroit et a du mal à intégrer de nouveaux gestes.

Les activités qui nécessitent une certaine coordination et de l’habileté lui demandent un effort important. Il peut également rencontrer des difficultés pour écrire : cela demande une certaine adresse avec le crayon qu’il ne maîtrise pas toujours.

Il va privilégier les jeux d’imagination et se détourner de ceux qui vont lui demander un effort de motricité, comme les jeux de construction.

La dyspraxie se détecte généralement lorsque l’enfant commence l’école.

4/ La dyscalculie

La dyscalculie porte sur les chiffres et le calcul. L’enfant avec une dyspraxie a du mal à comprendre et utiliser les nombres. Il ne comprend pas les structures logiques des mathématiques ni la géométrie. Il a du mal à lire et écrire les chiffres, à intégrer les quantités.

Plus concrètement ?

Il a du mal à compter sur ses doigts, fait des erreurs dans ses calculs bien que ceux-ci lui demandent plus de temps que la moyenne.

troubles-de-l'apprentissage

5/ Le TDA (Trouble Déficitaire de l’Attention, avec ou sans Hyperactivité)

Le trouble déficitaire de l’attention est également considéré comme un trouble d’apprentissage.

Pourquoi ?

Parce que l’enfant, sans le vouloir, rencontre de grandes difficultés à rester concentré.

S’il a :

  • constamment besoin de bouger,
  • du mal à s’organiser,
  • qu’il fait des erreurs d’inattention,
  • qu’il perd ses affaires, etc.

Il est possible qu’il présente un TDA (avec ou sans hyperactivité). Toutefois, des examens sont nécessaires pour poser le diagnostic : certains enfants sont également très dynamiques, sans pour autant être atteints de TDAH.

Quelles solutions pour l’enfant avec des troubles de l’apprentissage?

Différentes solutions peuvent être mises en place pour un enfant qui est atteint d’un trouble de l’apprentissage. En voici quelques-unes. Bien sûr, chaque situation est différente et sera étudiée au cas par cas, pour que les aménagements soient adaptés aux besoins de l’enfant atypique.

L’étape indispensable : le diagnostic pour les troubles d’apprentissage

Tout d’abord, le trouble de l’apprentissage de l’enfant se doit d’être diagnostiqué afin que des solutions adaptées lui soient proposées.

Pour cela, en tant que parent, vous pouvez consulter le médecin de famille ou le pédiatre. Celui-ci va vous orienter vers les spécialistes adaptés. Le médecin de l’Éducation nationale ou de la PMI (Protection Maternelle et Infantile) sera également avisé de la démarche.

Le diagnostic s’effectue généralement en plusieurs étapes. Les médecins vont d’abord s’assurer qu’il n’y a pas de pathologie sous-jacente (surdité, par exemple). Les bilans peuvent être multiples :

  • psychologue,
  • orthoptiste,
  • psychomotricien,
  • neurologue, etc.

Une fois toutes les autres pistes écartées, c’est généralement l’orthophoniste qui prendra le relais.

Il évaluera le niveau de votre enfant et vous proposera peut-être des séances avant de poser un diagnostic définitif.

La mise en place d’un PAP

Le PAP, on en parlait dans cet article. C’est un Plan d’Accompagnement Personnalisé qui va permettre à l’équipe enseignante de mettre en place des solutions concrètes pour accompagner l’enfant dans ses apprentissages.

Chaque PAP est travaillé en fonction des besoins de l’enfant concerné.

Vous vous demandez ce qu’il peut proposer ? Cela peut-être :

  • proposer des écrits plus espacés et avec une police de caractères plus grande ;
  • limiter les dictées ou les adapter (dictée à trous par exemple) ;
  • autoriser l’utilisation d’un ordinateur ;
  • allouer du temps supplémentaire lors des évaluations ;
  • donner moins d’exercices à faire ;
  • autoriser l’utilisation d’une calculatrice lorsque les autres élèves n’y ont pas droit ;
  • évaluer plutôt à l’oral qu’à l’écrit, etc.
troubles-de-l'apprentissage-2

Une autre orientation pour adapter les troubles de l’apprentissage

Lorsque l’enfant est en trop grande difficulté, une solution peut être de changer son mode de scolarité.

Il est ainsi possible de l’orienter vers une classe spécialisée (par exemple, une classe ULIS), ou encore privilégier l’IEF (Instruction En Famille).

Il sera dans les meilleures conditions pour continuer ses apprentissages.

Proposer à l’enfant avec des troubles de l’apprentissage des activités adaptées

Comme nous en parlions plus haut, un enfant qui présente un trouble de l’apprentissage n’en est pas moins intelligent. Il a un fonctionnement atypique. Les méthodes pédagogiques classiques ne conviennent que rarement pour ces cas particuliers.

Vous avez envie de proposer une approche pédagogique adaptée, que ce soit pour votre enfant ou pour un élève dont vous vous occupez ?

Rassurez-vous, il existe d’autres pistes à explorer, plus en phase avec les besoins d’un enfant atypique.

La pédagogie Montessori est de plus en plus démocratisée, notamment pour les personnes aux besoins différents.

Ses particularités : elle propose, dans un environnement calme et sécurisant, des ateliers qui se concentrent sur une seule notion à la fois. Ceux-ci passent par le corps, les cinq sens, et permettent d’expérimenter concrètement l’apprentissage.

Les élèves intègrent le fonctionnement et non seulement le résultat. Il n’y a pas de « par cœur ». Une notion est abordée d’abord de manière très pragmatique via un atelier, puis d’autres, plus abstraits, sont proposés ensuite. L’élève va ainsi progresser à son rythme.

Par exemple ?

Prenez un enfant qui apprend la lecture.

Il va commencer par dissocier les sons à l’oral. Puis découvrir les lettres (via les lettres rugueuses notamment), apprendre à les tracer, commencer à écrire en fonction des sons.

Mais si, vous savez, les fameux « puré », « chato for », « cha »…

Enfin, il finira par déchiffrer (ou décoder).

Il n’y a pas de rythme imposé. Les différents ateliers sont proposés en fonction de ses besoins et de sa progression.

Cela vous intrigue ? Alors, découvrez ma formation Comprendre la pédagogie Montessori et le handicap. Vous saurez ainsi pourquoi la pédagogie Montessori et adaptée au profil des enfants atypiques, et comment l’appliquer pour les accompagner au mieux.